Le lycée d'Arsonval de Brive

 

Jacques Arsène d'Arsonval

 

C'est par un matin de Juin 1851 - le 8 exactement pour garder la précision scientifique de rigueur avec un tel homme - que naquit au manoir de la Borie sur la commune de la Porcherie en Haute-Vienne, en pleine campagne limousine, le jeune Jacques Arsène d'Arsonval. Son père "gentleman-farmer" - le domaine compte 1200 hectares - est aussi médecin. C'est un descendant d'une famille ancienne qui existe déjà au 14ème siècle. Sa mère, également issue d'une famille appartenant à la noblesse, mettra au monde 9 enfants : deux seulement survivront, dont Arsène.

Jusqu'à onze ans, il est élève de l'école primaire de la Porcherie (à cette époque 6 élèves dont 2 filles) puis est envoyé à Brive où il commence ses études secondaires dans le collège de garçons (locaux de l'actuelle Mairie) et les poursuit au petit séminaire. Il en est retiré à 14 ans à la suite de graves sévices infligés par un professeur brutal qui, "pour mieux se faire entendre de ses élèves, ne trouvait rien de mieux que de leur arracher les oreilles ou leur mettre la tête en capilotade".

Il entre en 4ème au Lycée Impérial de Limoges (actuel Lycée Gay-Lussac), obtient le baccalauréat es sciences et se retrouve à 18 ans en classe préparatoire scientifique au Lycée Sainte-Barbe à Paris.

La guerre de 1870 le ramène en Limousin où il entreprend des études de médecine à Limoges même.

En 1871, à 20 ans il épouse une jeune veuve mère d'une fillette de 3 ans à laquelle va s'attacher le jeune savant. Après 3 années d'Internat à l'hôpital de Limoges, il rejoint Paris, rencontre Claude Bernard professeur au Collège de France et devient son préparateur. A la mort du maître en 1878, Arsène d'Arsonval continue ses activités et quelques années après, en 1887, il devient titulaire de la chaire de professeur dans l'illustre collège.

Il va consacrer la majeure partie de ses travaux à l'électrophysiologie, en particulier aux applications en médecine des courants haute fréquence, procédé connu sous le nom de d'Arsonvalisation, mettant au point, grâce à son génie inventif, de nombreux appareils de mesures dont le fameux galvanomètre à cadre mobile. Ses recherches trouveront aussi des applications industrielles, notamment dans le transport de l'énergie électrique, et contribueront au développement de la Télégraphie sans fil et à la compréhension de la radio-activité.

C'est dans le cadre familial souriant, évoqué ci-dessus, que M. d'Arsonval parcourut les 25 premières années de sa carrière scientifique jusqu'à la mort de Mme d'Arsonval en 1896.

L'affection du beau-père pour sa jolie et intelligente pupille, âgée de 28 ans, devenue soudainement directrice de sa maison, se mua en un sentiment qui eut sa conclusion par leur mariage deux ans plus tard.

Arsène d'Arsonval n'a pas eu d'enfant ni avec sa première épouse, ni avec la deuxième.

Il est décédé en 1940. Il avait auparavant légué tous ses biens au Collège de France, y compris le domaine limousin où il repose entre ses deux épouses dans le tombeau familial, face au manoir de la Borie.

         Le Lycée porte son nom depuis 1959.