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10/03/2000
 

SOMMAIRE




La plaque vibrante

Figures 1 et 2

Le téléphone de d'Arsonval 1900
 

La Communication à l'Académie des Sciences
 
 































































































Le téléphone de d'Arsonval 1900

BREVET D'INVENTION DE 15 ANS
du 27 juillet 1888

SYSTÈME DE TÉLÉPHONE
à champs magnétique fermé avec plaques cylindriques concentriques égales
par Monsieur Arthur Krebs




L'objet de la présente demande de brevet est de me garantir la propriété exclusive d'un système de téléphone basé sur les propriétés suivantes :

Le fonctionnement d'un téléphone magnétique repose sur la variation de l'intensité magnétique d'un noyau de fer doux autour duquel est placée une bobine à fil fin.

À chaque variation de l'intensité magnétique de ce noyau correspond dans le fil de la bobine une action électrique dont la grandeur, en dehors des conditions extérieures qui constituent le circuit électrique, dépend de la grandeur de la variation de l'intensité magnétique.

Les dispositions adoptées ont pour but de créer un champ magnétique puissant au moyen d'un ou plusieurs aimants, dont les deux pôles sont recueillis d'une part, par le noyau de fer doux portant la bobine, de l'autre par la plaque de fer doux destinées à vibrer, et dont le centre est maintenu à une faible distance de l'extrémité du noyau.

En outre, la plaque vibrante est construite de telle façon, qu'une section cylindrique quelconque, ayant comme axe celui du noyau ou de la plaque soit sensiblement constante ; la meilleure disposition étant celle dans laquelle cette section est égale à celle du noyau.

Pour réaliser cette condition, l'épaisseur de la plaque, pour la surface en regard de l'extrémité du noyau, est donc le quart du diamètre de ce dernier, en s'éloignant du centre ; l'épaisseur est telle que xD = d²/4.

  • d étant le diamètre du noyau ;
  • D le diamètre de la section cylindrique considérée sur la plaque ;
  • x l'épaisseur de la plaque pour le diamètre D.
L'une des faces peut être plane ou affecter une surface quelconque, les deux faces peuvent être décrites par des hyperboles, mais dans tous les cas l'épaisseur restera toujours définie comme il vient d'être dit.

En outre, la section du noyau et par suite celle de la plaque sont telles que dans toutes les circonstances ces pièces sont très éloignées de leur point de saturation magnétique.

Ces dispositions ont pour objet de diminuer le plus possible les résistances magnétiques du système.

Dans ces conditions l'intensité du champ magnétique situé entra la plaque et l'extrémité du noyau dépend uniquement de la puissance des aimants et de l'épaisseur de la lame d'air comprise entre l'extrémité du noyau et la plaque. Celle-ci est aussi faible que possible, mais suffisante, pour que dans ses vibrations la plaque ne puisse venir toucher le noyau.

Les variations du champ sont ainsi rendues beaucoup plus intenses et par suite la puissance du téléphone rendue plus grande, que lorsque la plaque a une épaisseur constante. Si la plaque est mince elle est saturée au centre, si elle est épaisse ses vibrations sont très faibles. Avec la plaque qui vient d'être décrite, l'amplitude des vibrations reste très grande, et la section à n'importe quelle distance du centre est suffisante pour ne jamais être saturée.

Ces dispositions sont applicables à tout téléphone qu'il soit récepteur ou transmetteur. Elles permettent de réaliser des téléphones de toutes dimensions et en particulier des appareils de très grande dimension d'une sensibilité beaucoup plus grande que tous ceux construits jusqu'à ce jour.

Fig.1 coupe théorique de la disposition décrite.
Fig.2 vue en-dessous du téléphone.

  • A plaque vibrante
  • B C aimants permanents ayant un pôle commun en B et les autres pôles de même nom en C.
  • D couronne en fer doux à laquelle sont fixés les aimants et qui supporte la plaque.
  • E noyau de fer doux portant la bobinne de fil fin.
  • F bobinne de fil fin.
  • G disque en laiton ou autre matière, excepté fer et acier, pressant la plaque A par l'intermédiare d'un coussin en carton dans une feuillure de la couronne D. Ce disque est ouvert et porte un pavillon. Dans le premier cas on parle contre la plaque, dans le second dans le pavillon.
  • H enveloppe en bois ou métal de forme quelconque servant de support à l'appareil.
En résumé, je revendique dans cet appareil l'emploi d'une plaque vibrante à épaisseur variable définie comme il a été dit ci-dessus et la disposition de l'armature formant le champ magnétique sur la plaque, ou d'une manière générale l'emploi d'un champ magnétique fermé sur lui-même en employant des sections métalliques suffisantes pour qu'elles soient éloignées de leur point de saturation, quelles que soient les dispositions adoptées.

Elle permettent de construire des téléphones d'une sensibilité extrêmement grande et de dimensions inusitées à ce jour.

    Paris le 27 juillet 1888
 Institut National de la Propriété Industrielle