SOMMAIRE

Charles Renard et Arthur Krebs
Les premiers vols
Les dirigeables rigides
Les records
Les accidents
Le concept de dirigeable
Aiships : Misconceptions
and Myths
Les dirigeables publicitaires
GOOD YEAR

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Histoire du vol humain
- Les dirigeables
Les
premiers vols.
Les constructeurs de ballons libres
rêvent très tôt de les doter de
moyens propres de déplacement
par rapport à l'air. Dès 1784, deux
ballons français sont équipés
de rames et d'un gouvernail, qui s'avèrent
inefficaces. Il faut attendre la mise
au point des hélices aériennes et des
machines à vapeur légères
pour assister aux premières réelles
évolutions d'aérostats
particuliers, à forme profilée en fuseau, aussitôt
appelés ballons dirigeables,
puis dirigeables . En 1852, le Français
Henri Giffard fait un vol de démonstration
à 7 km/h, entre Paris et
Trappes. Il n'a pas de successeur immédiat
et, en 1872, c'est un
dirigeable français à
hélices actionnées par la force musculaire de sept
personnes, qui atteint 8 km/h pendant
une dizaine de minutes. En 1883,
Albert et Gaston Tissandier , relient
Auteuil à Croissy-sur-Seine à 14,4
km/h, à bord d'un dirigeable
à moteur électrique et batterie. L'année
suivante, Charles
Renard et Arthur Krebs réalisent le premier circuit
fermé avec atterrissage au point
de décollage, montrant ainsi que les
dirigeables électriques n'ont
pas besoin d'un quelconque vent portant.
Les ballons porteurs profilés
de ces dirigeables étaient tous constitués
par une enveloppe souple gonflée
à l'hydrogène.
Les
dirigeables rigides.
Mais le Français Spiess décrit
et fait breveter, sans le réaliser, un modèle
de dirigeable rigide : carcasse profilée
en alliage léger, enveloppe
externe tendue, donc indéformable
sous l'effet du vent, n'ayant pas
d'autre rôle qu'aérodynamique,
sustentation assurée par des ballonnets
indépendants. En 1897, l'Autrichien
David Schwartz essaie à Berlin un
dirigeable à enveloppe rigide
en tôles minces d'aluminium (0,2 mm
d'épaisseur), qui n'eut pas
de successeur mais fut le premier à utiliser
un moteur à explosion. Les années
1898 et 1899 sont marquées par
divers essais en France de dirigeables
souples, utilisant des moteurs à
explosion, par le Brésilien
résidant alors en France Alberto
Santos-Dumont , puis par les frères
Lebaudy . En 1900, un industriel
allemand, le comte Ferdinand von Zeppelin
, réalise pour la première fois
un grand dirigeable rigide sur le modèle
de Spiess (128 m de long, 17
ballonnets de 11 300 m3 , deux nacelles
motrices portant chacune un
moteur de 15 ch, une nacelle pour pilote
et passagers, vitesse 29 km/h).
Les records.
De 1901 à 1908, de nombreux records
sont établis, tel le challenge
Deutsch de la Meurthe en 1901, doté
d'un prix de 100 000 F (en circuit
fermé au départ de Saint-Cloud
et obligation de contourner la tour Eiffel
en moins de 30 mn), challenge remporté
par Santos-Dumont, en
dirigeable souple, ou tel le franchissement
des Alpes par le Zeppelin IV
rigide. Mais les premiers accidents
graves et mortels sont enregistrés
(explosion du Pax, du Brésilien
Augusto Severo , au-dessus de Paris,
écrasement au sol du République,
du Français Paul Lebaudy ). En 1909,
l'armée allemande met en service
deux Zeppelins bombardiers. En
1912, création de la coupe Gordon-Bennet
(record de distance en
dirigeable) ; la première compétition
est remportée par le Français
Bienaimé avec un parcours de
2 191 km entre Stuttgart et la région de
Moscou. La guerre suspend la compétition
pacifique, mais les
dirigeables militaires allemands battent
des records d'altitude : 3 125 m
en 1914, 5 900 m en 1917. Le record
d'altitude absolu a été battu
involontairement par un Zeppelin allemand
qui, pour échapper à la DCA
britannique, monta à 7 600 m.
En 1919 eut lieu la première traversée
aller-retour de l'Atlantique par le
major britannique George Scott , avec un
dirigeable rigide de 203 m de longueur,
à 19 ballonnets de 55 000 m3 .
La coupe Gordon-Bennet reprit en 1920
et se poursuivit jusqu'en 1938.
Les accidents.
Le développement des dirigeables
fut hélas jalonné de catastrophes
spectaculaires : en 1921, le prototype
rigide français R38, destiné à la
Marine militaire, se coupe en deux
au cours d'un vol d'essai effectué avec
des officiers américains et
britanniques, en raison de virages trop serrés,
et l'hydrogène explose (44 morts,
5 rescapés). À la suite de cette
catastrophe, la Marine militaire américaine
décida de ne plus gonfler ses
dirigeables qu'à l'hélium
. Mais l'Europe ne disposait pas d'hélium : en
1923, un dirigeable français
est foudroyé au départ de la coupe
Gordon-Bennet et le plus grand Zeppelin
existant (226 m), cédé à la
France au titre des réparations
et rebaptisé Dixmude, bat le record de
distance sans escale (9 000 km) puis
disparaît corps et biens en
Méditerranée, sans aucune
explication. En 1925, a lieu le plus étonnant
des accidents : collision, près
de Boulogne-sur-Mer, d'un dirigeable
engagé dans la coupe Gordon-Bennet
et d'un train. Tous ces accidents
n'empêchent pas la création
de la première liaison commerciale
transatlantique, en 1927, par le Graf
Zeppelin, entre Friedrichshafen en
Allemagne et Lakehurst aux États-Unis
(New-Jersey). Le colonel italien
Humberto Nobile , survole le pôle
Nord en 1926, mais s'écrase sur la
banquise lors d'une deuxième
tentative en 1928. En 1930, un dirigeable
commercial anglais, en route pour l'Inde,
s'écrase en France près de
Beauvais (48 morts). En 1935, une tempête
détourne plusieurs
dirigeables engagés dans la
coupe Gordon-Bennet, au départ de
Varsovie, vers la Russie, où
ils se posent sans trop de dégâts ; mais il
fallut 15 jours pour les retrouver.
En 1937, le dirigeable de prestige du
Troisième Reich allemand, le
Hindenburg , s'enflamme à Lakehurst, lors
de sa prise de contact avec le mât
d'amarrage, et s'écrase au sol (36
morts et 62 survivants). Cela n'empêcha
pas l'Allemagne de construire le
plus grand dirigeable du monde, le
Graf Zeppelin II (245 m, 200 000 m3
), dont le vol inaugural eut lieu quelques
jours après le début de la
Deuxième Guerre mondiale, et
qui ne servit jamais à rien. La dernière
catastrophe en date est celle d'un
dirigeable souple de la Marine
américaine, en juin 1960. Le
concept de dirigeable, totalement
abandonné en matière
de transport de passagers ainsi que dans ses
applications militaires, représente
sans doute le plus rare et le plus
complet échec d'une filière
technique, dans toute l'histoire de l'humanité.
Voir aussi : http://www.webencyclo.com/
les ballons,
les avions,
les hydravions,
les hélicoptères
l'avenir.
(c) Editions Atlas
1999
"Aiships
: Misconceptions and Myths" (Suède)
http://www.ungermark.se/lakehurst.html
Les dirigeables publicitaires
GOOD YEAR
Anatomy
of a Blimp
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