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10/03/2000
LE TREUIL À VAPEUR SYSTÈME KREBS 1882 (3/5)
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La machine chaudière étant ainsi montée, il faut monter les appareils. 

Nous commençons par poser les injecteurs. Les injecteurs sont du type Wabes et Jouve (fig. 17), ce que l'on nomme les appareils d'alimentation. Ils sont au nombre de deux et sont fixés à droite et à gauche de la chaudière. 

Celui de droite fonctionne à haute pression tandis que celui de gauche marche à basse pression. Le débit du premier est de 600 litres à l'heure, et celui du second est de 400 litres. La différence qui existe entre les deux est le diamètre du trou de vapeur et est égale à 4/10 de millimètre. 

Le principe de cet appareil est l'utilisation de la vitesse de la vapeur qui est de 40 mètres à la seconde à la pression de 7 kilogrammes. 

L'eau entrant dans la pièce B, refroidit l'injecteur. La vapeur entre dans le sens longitudinal tandis que l'eau rentre verticalement. L'effet fatal est que la vapeur venant frapper sur une surface, tente à la déplacer et cela jusqu'à la pièce a, où elle soulève un clapet après s'être vaporisée sur les parois de cette pièce. 

Sur le cône convergent de la pièce b, sont percés trois trous appelés trous purgeurs et sont destinés à laisser passer le trop plein. Après s'être échappée, l'eau en trop soulève un autre petit clapet, de là elle descend dans une gorge et s'échappe par un trou de grand diamètre posé au plus bas de l'appareil. 

Donc la composition dudit alimenteur est de deux cônes convergents (fig. 18) et d'un divergent, de deux clapets et de deux robinets. 

L'eau ayant passé le clapet d, va au robinet dénommé aussi boîte à bille (fig. 19). La force vive oblige la bille à se soulever et enfin pénètre dans la chaudière. Aucune perte de vapeur s'est produite, car elle rentre à nouveau dans la chaudière après avoir servi de locomotion au liquide. 

Il faut que l'eau soit froide. Pendant l'été il est très souvent nécessaire de mettre des linges humectés d'eau pendant quelques instants et ensuite d'ouvrir le robinet de vapeur. Sitôt le niveau atteint, fermer la vanne de la vapeur et après celle de l'eau. Il n'est pas rare d'avoir un mauvais fonctionnement. Donc refroidir le plus possible, remonter, et le bon résultat est atteint. 

 

 
Figure 17  
Injecteur du type Wabes - coupe
- sortie de l'eau
- bouchon
- paroi où se vaporise l'eau
- emplacement du clapet
- guide du clapet
- cône divergent
- bouchon
- clapet de trop plein
- dégagement du trop plein
- deuxième cône convergent
- trou de trop plein
- robinet d'eau
- premier cône convergent
- arrivée de vapeur

 
Figure 18
Injecteur du type Wabes - coupe C et D en profil - profil de B - plan de A
- fusée du bouchon
- départ de l'eau
- guide du clapet
- filet du bouchon
- emplacement du clapet de trop plein
- point de fixation
- cône divergent
- orifice de trop plein
- deuxième cône convergent
- robinet d'eau
- arrivée de vapeur

Figure 19
Boîte à bille - élévation et profil
- bouchon butée de bille
- arrivée d'eau
- bille
- nez fileté allant dans le bas de la chaudière
- robinet de vidange
- bouchon butée
- robinet de vidange
- nez allant à la chaudière
-
 
  
Après la fixation de ces appareils l'on peut prendre les appareils de tirage. Ils sont au nombre de trois et comprennent, le souffleur, le tirage forcé et le tirage renversé. Les deux derniers fonctionnent avec la vapeur venant de l'échappement, appelée plus souvent vapeur grasse. 

Le souffleur fonctionne sitôt que la chaudière a un peu de pression. Il sert à activer le feu, en effet il forme appel d'air. La forme est représentée par un tube terminé par un filetage à une extrémité, et se fait par une couronne percée de trous à la partie supérieure. Un croisillon en feuillard a été construit pour empêcher le balancement dudit tube et éviter par suite sa rupture. Il fonctionne à toutes pressions et doit être en marche chaque fois que la pression tombe, par exemple lorsque l'on vient de mettre du charbon ou de l'eau. Il est recommandé de fermer le robinet du souffleur chaque fois que l'on ouvre le gueulard, car l'air entrant à trop grande quantité refroidit les tubes, et de là chute de pression. 
 

Tirage forcé 
Ce tirage est pour seconder le souffleur, son résultat est le même, mais il nécessite la marche du treuil. Ce mode de tirage est réglé par un appareil appelé double-vanne. Ce système de distribution, que je démontrerai plus loin, règle aussi le tirage renversé. La forme du tube faisant le tirage forcé est un col de cygne et est en acier. 
 

Le tirage renversé est produit par la vapeur entrant par 4 petites fenêtres et perpendiculairement à la cheminée. La vapeur entrant donc par ces orifices, forme un coussin d'air et retarde et ferme même le tirage. L'on se sert de ce tirage lorsque la pression monte de trop. Quand on a l'habitude de conduire une chaudière, l'on doit mettre moitié tirage forcé et moitié tirage renversé, ce qui donne au foyer un tirage très modeste. 

 
Double vanne 
Cet appareil (fig. 20) a fonction, comme je le disais plus haut, de partager le tirage. Il est en bronze et se compose de 3 pièces principales. De deux pièces en bronze s'assemblant au moyen d'un filetage, et forme bâti. Au centre des deux hémisphères, que terminent ce bâti, sont percés deux trous dont un possédant un filetage carré. Une vis carrée terminant un axe, qui lui-même porte une sorte de bobine, qui est fixée par deux goupilles coniques. Une petite poulie ou volant termine extérieurement cet axe. 

Perpendiculairement aux hémisphères se trouve un tube qui va l'un au tirage forcé, l'autre au tirage renversé. Toute dévissée la vanne laisse passer la vapeur et la distribue au tirage renversé. Vissée elle laisse dégager l'autre effet. 

À chaque embout se trouve un écrou presse-étoupe qui a pour fonction l'étanchéité parfaite. Il a été aussi réservé à l'arrivée de la vapeur grasse, un robinet. À chaque mise en marche du treuil il est nécessaire d'ouvrir ce robinet de manière à permettre à l'eau qui s'est déposée par condensation d'évacuer la double-vanne. Cette précaution n'aurait pas été prise, cette eau aurait été entraînée dans la tuyauterie, tomberais sur le feu et compromettrais encore la pression dans la chaudière. 
 

 
Figure 20
Double vanne - coupe
- volant de manoeuvre
- écrou presse-étoupe
- vis carrée
- tirage renversé
- bronze
- emplacement du robinet de vidange
- tirage forcé
- axe
- presse-étoupe
- arrivée de vapeur grasse

 
  
Prise de vapeur 
Nous avons vu sortir la vapeur par un serpentin (fig. 3), dont j'ai donné la description plus haut. Il fallait, pour arrêter ou mettre la vapeur en liberté, disposer une vanne (fig. 21). Elle se trouve fixée sur la chaudière au moyen de quatre goujons. Un joint en mastic Serbat rend l'étanchéité. 

Un autre robinet a été posé perpendiculairement et sert à laisser libre cours à la vapeur qui doit aller à une turbine qui elle-même actionne un ventilateur destiné à vérifier les ballons. Les vannes sont composées d'un barillet sans écrou et d'un écrou presse-étoupe. 
 

 
Figure 21
Prise de vapeur - élévation
- vanne de vapeur pour turbine
- écrou presse-étoupe (2)
- fixation
- bronze
- vanne pour la machine du treuil

 
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Mesures à prendre pour la chauffe
de la chaudière Krebs
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  1. Vérifier le niveau d'eau, qui peut être un peu au dessous de la hauteur pour pouvoir avancer la chauffe (fig. 16) ;
  2. Fermer la vanne de départ de vapeur ;
  3. Ranger le bois, toujours dans le même sens, mettre le chiffon graissé et mettre le feu ;
  4. Se garder d'ouvrir le gueulard (fig. 1) trop souvent car il y aurait refroidissement ;
  5. Mettre de l'eau dans le cendrier, si la chaudière en possède un, le matériel de campagne n'en est pas pourvu ;
  6. Sitôt la pression de 2 kilos (fig. 9), ouvrir le souffleur en se gardant toujours de le laisser ouvert pendant l'introduction de combustibles ;
  7. À partir que le niveau revient invisible, depuis ce temps injecter très peu et progressivement et cela jusqu'à l'état de marche du treuil ;
  8. Il est surtout recommandé de mettre du feu sur toute la surface de la grille, mais en jeter une un peu plus grande quantité devant le gueulard. Car l'ouverture de celui-ci occasionne un refroidissement des tubes et donc il est nécessaire de plus de chaleur pour revenir à la même température que les autres.