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10/03/2000
SOMMAIRE

Dans chaque caserne il y a 5 pompes

Les petits postes de quartier

La caserne Jeanne d'Arc

Le poste-vigie

Le remisage

La voiture dévidoir

Les stalles des chevaux

Le matériel

Le sous-sol

L’équipe

Toutes les fois qu’une pompe a été mise en manœuvre

Lorsqu’une dépêche arrive

Cette manœuvre a pris, montre en main, 53 secondes !
 
 














La voiture grande échelle











































La pompe à vapeur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Départ attelé en 1898
 
 

Le dévidoir
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les uniformes de pompiers
 
 













KREBS - L'incendie de la rue Rochechouart 1895




























Fourgon électrique 1900

Fourgon électrique 1900

Extraits de "Causeries" par Albert Lévy
Le Régiment de Sapeurs-Pompiers en 1898
Le poste de la rue Jeanne d'Arc



       Le Régiment de Sapeurs-Pompiers, divisé en 12 compagnies, occupe à Paris un hôtel et 12 casernes. L'hôtel, habité par l'État-Major, est au centre de la ville, boulevard du Palais, contigu à la Préfecture de Police. 

        Le Régiment des Sapeurs-Pompiers de la Ville de Paris, commandé par un colonel, comprend 2 bataillons à 6 compagnies : 

Officiers               50 
Troupe  1.693
Éffectif total     1.743 hommes.
        Dans chaque caserne le service est assuré par un détachement qui, placé sous les ordres d'un officier, comprend : 3 sous-officiers, 3 caporaux, 8 sapeurs dont 1 cocher et 1 clairon. 
Dans chaque caserne il y a 5 pompes, plus 2 pompes hors de service - dites "d'école" - pour la première instruction des recrues, et une huitième - dite "d'instruction" - pouvant encore à la rigueur fonctionner dans un incendie, et qui sert pour les exercices réels, c'est à dire à eau. 

        L'armement de chaque caserne est complété : 

1° - par une grande échelle de sauvetage; 
2° - par un ventilateur, ce dernier engin servant à aérer les locaux renfermant des gaz délétères ou explosifs; 
3° - par des lampes de sûreté, les unes électriques, les autres système Fumat (Davy modifié), qui servent à faciliter les recherches dans les milieux explosifs.
        La traction de l'échelle est assurée par 8 hommes, celle du ventilateur par 3 hommes. Les grandes échelles de sauvetage sont soit trainées à bras, soit transportées sur un chariot attelé de 2 chevaux. 

        Avec l'hôtel de l'État-Major, le Corps des Sapeurs-Pompiers possède 115 postes, munis chacun d'une pompe. Ces 115 postes sont répartis sur toute la surface du territoire parisien, mais non disséminés d'une façon uniforme : ils sont plus nombreux dans les quartiers du centre, où vit une population plus dense et où sont accumulés les trésors de la capitale (musées, bibliothèques, banque etc.). 

        Quand un sinistre éclate, c'est dans un des postes du quartier qu'il faut se rendre, et chacun de nous devrait savoir quel est le poste le plus rapproché de sa demeure. On devrait apprendre aux enfants le numéro de l'arrondissement qu'ils habitent, le nom de leur quartier, la rue où se trouve la Mairie, ainsi que celle du poste de pompiers.[...] 

Les petits postes de quartier sont composés d'un caporal et de 3 hommes, dont un télégraphiste. La porte s'ouvre : "Le feu est telle rue, tel numéro !". Le caporal et ses 2 servants saisissent leurs casques, leur pompe et la roule au pas de course vers l'endroit indiqué.[...] 

        Depuis quelques années on a augmenté le nombre des postes de sapeurs-pompiers de 10 nouveaux postes, dans chacun desquels se trouve une pompe à vapeur. Outre ces 10 pompes à vapeur, les sapeurs-pompiers possèdent 2 pompes de rechange, ce qui fait 12 pompes à vapeur en tout. 
        L'organisation toute spéciale de ces postes fait le plus grand honneur au colonel Paris.[...] 

La caserne Jeanne d'Arc n'est distante que de 500 m d'un poste modèle. 
        [Photo de la caserne de la rue de Poissy] 
        Au dessus de l'écusson, on aperçoit un gros timbre qui, mis en mouvement par la sonnerie d'alarme, est destiné à prévenir les passants que les attelages vont sortir à grande vitesse et qu'ils aient à se ranger. 
Le poste-vigie : la pièce est petite et ressemble à tous les postes avertisseurs. Un appareil télégraphique à cadran est sur la table. Contre la muraille, à portée de la main, se trouve un petit levier.[...] 

        [Plan de la caserne] 

Le remisage : derrière chacune des 3 grandes portes cochères se trouve une voiture mobile sur des rails. Au milieu la pompe à vapeur, à sa droite un dévidoir, à sa gauche une voiture qui porte une échelle spéciale, adoptée depuis très peu de temps. 

La voiture dévidoir portait autrefois 1000 m de tuyaux; elle n'en porte plus aujourd'hui que 800. À mesure que l'on augmentera le nombre des bouches d'incendie, on pourra diminuer cette longueur de tuyaux, ce qui constituera un progrès réel car la voiture est très lourde et exige 2 chevaux. Autrefois les tuyaux étaient en caoutchouc mais, trop lourds, aujourd'hui on utilise seulement des tuyaux en toile, d'un diamètre de 80 mm. 

        Au fond de la salle, voici les stalles des chevaux au nombre de 9. 
        [...] 
         Depuis le 1er janvier 1882, les chevaux ne quittent pas le remisage; leurs conducteurs sont des jeunes militaires ayant exercé la profession de cocher d'omnibus ou de tramway, et qui sont versés dans le Régiment des Sapeurs-Pompiers. Un conducteur est sans cesse de service à la tête des chevaux. Ceux-ci constamment harnachés, ont la tête placée du côté même des voitures qu'ils devront traîner. Le ratelier est placé à la droite de la tête du cheval. Ces chevaux sont fournis par abonnement par une compagnie de messageries, qui les renouvelle toutes les 24 heures. Dans chaque poste il y a 6 chevaux : 2 pour la pompe, 2 pour le dévidoir, 2 pour la voiture à échelle. 
        [...] 

Le matériel, reluisant de propreté, est entretenu avec ce soin tout militaire que l’on remarque sur les navires de l’État. On devine que le sapeur aime sa pompe comme le marin aime le pont de son navire. 

Le sous-sol est réservé à l’emmagasinage du combustible et du réchauffoir : « sorte de chaudière placée immédiatement en dessous de la pompe et communiquant avec la chaudière de celle-ci par un tuyau de caoutchouc ». 

L’équipe se compose de 9 hommes : le sergent mécanicien, chef de poste, un mécanicien adjoint, 4 chauffeurs, 3 stationnaires de la caserne voisine, qui se relèvent toutes les 24 heures et que l’on dresse au maniement de la pompe à vapeur. 

        Dans la pièce servant de dortoir, voici 9 petits lits de camp, sur lesquels les sapeurs se jettent tout habillés, afin d’être prêts au 1er signal. Dans un coin de la salle, le parquet est enlevé et l’on aperçoit l’extrémité d’un mât qui repose sur le sol de la remise. 
        Quand un pompier veut descendre, il n’a qu’à se laisser glisser le long du mât et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il est sur pied devant la pompe. Deux mâts semblables sont placés aux extrémités de la remise et communiquent, l’un avec le dortoir - comme nous venons de le dire -, l’autre  avec le réfectoire. 

Toutes les fois qu’une pompe a été mise en manœuvre à un feu, ne fut-ce qu’une minute, elle est ramenée aux ateliers du Corps pour y être démontée, inspectée et réparée s’il y a lieu. Une autre pompe sort immédiatement du magasin pour la remplacer. Cette disposition est commune à tout le matériel du Corps. Dès qu’un appareil quelconque (sac de sauvetage, cordage etc.) a été employé, il doit être immédiatement transporté à l’État-Major pour y être échangé. Lorsque le cachet d’une boîte à appareil de feu de cave a été brisé, même par accident, la boîte et l’appareil doivent être changés de suite. 
        Tous les appareils et engins sont d’ailleurs visités et éprouvés périodiquement, savoir : 

- Annuellement : les sacs de sauvetage, au moyen d’un sac de sable de 100 kg ; les cordages, au moyen d’une traction de 8 hommes ; 
- Semestriellement : les pompes d’école et d’instruction ; ces dernières, en outre, toutes les fois qu’elles ont manœuvré à eau ; 
- Trimestriellement : les appareils à feux de cave. 
Les pompes à vapeur qui sont restées 40 jours sans aller au feu sont conduites sur les berges de la Seine et mises en manœuvre pendant une heure.
Lorsqu’une dépêche arrive et commence par ces mots : « Grand feu », le sapeur, tout en suivant sur le cadran le reste du télégramme, étend la main, saisit le petit levier dont nous avons parlé, et le tourne. 
        Ce simple mouvement met à grande flamme tous les becs de gaz du poste, momentanément au bleu ; fait résonner 6 timbres d’alarme, 2 dans le logement du chef mécanicien, un dans chaque chambre de la troupe, 1 dans l’écurie, le gros timbre extérieur et enfin déclenche le contrepoids maintenant le robinet du tuyau qui met en communication la chaudière de la pompe et le réchauffeur du sous-sol, dont l’eau, sous la pression de 3 atmosphères et demie, s’élance aussitôt dans la chaudière par l’issue qui lui est ouverte. 
        Au bruit de la sonnerie, le conducteur qui est sans cesse de service à la tête des chevaux, en saisit un, lui pose le mors et l’amène à la flèche de la voiture. Chacun des sapeurs arrivé au sol par le mât en fait autant. 
        Le même levier, qui vient d’accomplir tant de besognes différentes permet encore aux 3 portes cochères de s’ouvrir instantanément.
        Le mécanicien détache le tuyau du réchauffeur, allume le feu tout préparé sous la chaudière de la pompe et monte sur la grille. 
        Le sapeur-télégraphiste, resté à son appareil, lui crie l’adresse apportée par la dépêche. Sapeurs et sapeurs-cochers ont escaladé la voiture, coiffé le casque placé d’avance sur le siège de chaque voiture. 
        On part. 
Cette manœuvre a pris, montre en main, 53 secondes !
[…] 
        Il y a cependant un obstacle, indépendant de la volonté des sapeurs et dont il faut bien tenir compte : la distance du poste au foyer de l’incendie. 
        Un arrêté préfectoral ordonne à tout véhicule de céder le pas à la pompe à vapeur ; cela est bien, mais enfin il faut le temps matériel d’arriver. 
        La pompe parcourt les rues avec une vitesse de 3 mn par km : c’est la plus grande vitesse que l’on puisse avoir dans les rues si populeuses et si encombrées de Paris, surtout le jour. Si donc l’incendie éclate à 4 km du poste, cela fait un retard de 14 mn ! 
        Pour diminuer le trajet, il faudrait évidemment augmenter le nombre des postes : d’ici à peu de temps, Paris comptera non plus seulement 10 postes de pompes à vapeur, mais un bien plus grand nombre.

 
 

L'incendie du Bazar de la Charité - 7 mai 1897
 
 
 
 
 
 
 

Grande échelle à l'exercice
 
 

Grande échelle à l'exercice
 
 
 
 
 
 
 
 

Lances à l'exercice
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Uniforme d'apparat
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Entretien du matériel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

KREBS : brevet de téléphone 1888
































Les communications à l'Académie des Sciences
 
 











Départ motorisé
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le manuel des pompiers de l'île de Ré - 1910
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La chanson d'URSULE : il faudrait une pompe à vapeur ...