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Arthur Krebs motoriste de l'armée
Le char Saint-Chamond à moteur Panhard & Levassor

Les chars de la victoire 1918Voir aussi

1916-1918
Le char Staint-Chamond en appuis ŕ l'infanterie
Le char Saint-Chamond en appui à l'infanterie



 
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Les chars de la victoire 1918
Par Didier Guénaff & Bruno Jurkiewicz
2004
  • Page 13 - La naissance d'une arme 

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    [...] Sur les 256 chars disponibles, 194 appareils des groupements Bossut, Chaubès et Lefèbvre sont mis à contribution dans les opérations du mois d'avril 1917 sur le Chemin des Dames. Le résultat est jugé décevant mais encourageant. Il met en évidence que l'ennemi du char est l'artillerie adverse.

    Aussi après cet essai peu concluant dans l'Aisne, le ministère de l'Armement décide, sans consultation, d'interrompre le programme de construction des chars. Le général Pétain qui a relevé Nivelle de ses fonctions, doit intervenir en personne pour lever cette décision.

    Après analyse du comportement au combat de ce nouvel outil offensif, les chars démontrent leurs faiblesses sur terrain bouleversé. Leur lenteur et leur taille en font des cibles faciles pour l'artillerie ennemie. D'autres tombent en panne et s'enlisent avant même d'avoir atteint les lignes adverses.

    De nouvelles mesures sont décidées pour les prochaines actions des chars.
    À savoir :

    1. Les engins seront employés avec un effet de masse et de surprise.
    2. Pour des attaques réglées avec toutes les armes.
    3. En liaison préparée avec une infanterie fraîche et instruite pour combattre avec les chars.
    4. Avec un appui d'artillerie et d'aviation qui protège les chars par des tirs de contre-batterie et par l'utilisation d'écrans de fumigènes devant les observatoires ennemis.
    [...] 
  • Page 21 - Le char Saint-Chamond 

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    Tout comme son rival, le Saint-Chamond est monté sur une base de tracteur à chenilles (Holt). Sa longueur est de 7,91 mètres (8,83 m avec le canon qui émerge de l’avant). Sa largeur est de 2,67 mètres et sa hauteur varie de 2,35 à 2,365 mètres suivant le type de plafond.

    Il est monté sur deux chenilles équipées de patins d'une largeur de 326 mm qui s'est avérée insuffisante et passe rapidement à 412 puis 500 mm, afin de mieux supporter les 24 tonnes de l'engin. Son blindage est de 11 mm à l'avant, 8 mm à l'arrère, 8,5 mm sur les côtés (puis doublé avec l'apparition de la balle perforante) et de 5 mm sur le toit.

    Équipé d'un moteur Panhard sans-soupapes à quatre cylindres développant 85 chevaux à 1350 tours et 90 à 1450, il est doté d'un double carburateur qui s'active en pleine puissance, alimenté par trois réservoirs d'essence placés sur les carters des chenilles. Ils sont protégés par un carter en tôle formant une cuvette qui communique avec l'extérieur afin qu'en cas de fuites, l'essence soit évacuée et ne coule pas à l'intérieur du char. La quantité d'essence embarquée (250 litres) permet une autonomie de 6 à 8 heures.

    Une dynamo directement reliée au moteur développe une puissance de 52 kw. Cette énergie alimente un moteur électrique relié à chaque engrenage d'entraînement (barbotin). Ce mode de fonctionnement "thermique et électrique" lui permet de rouler à 1,5 km/h à 200 volts, 4 km/h sous 400 volts (1450 tours/minute, vitesse conseillée) et un maximum de 8 km/h pour 2000 tours.

    Le conducteur dispose de plusieurs manettes pour faire évoluer son appareil. Tout d'abord une manivelle de mise en marche (avec une batterie de 25 volts alimentant la dynamo), deux pédales et un frein à main. Une manette des gaz, une pédale d'accélérateur et un levier de commande électrique à trois positions (marche avant, arrière et point mort) permettent une alimentation différente des moteurs électriques en fonction de la direction que l'on souhaite prendre. Ce dispositif autorise toutes sortes de virages, y compris tourner sur place.

    Un autre dispositif électrique alimente un volant situé à droite du conducteur. Il permet le passage des cinq positions en marche progressive.

    Comme le Schneider, le Saint-Chamond ne peut dépasser sur le champ de bataille les 4 km/h. Par contre, il est capable de gravir des pentes à 80%.

    L'équipage de neuf hommes comprend un officier chef de char, un sous-officier chef de pièce, deux canonniers, quatre mitrailleurs et un mécanicien.

    Mieux équipé que le Schneider, le Saint-Chamond possède quatre mitrailleuses Hotchkiss modèle 1914 approvisionnées à 7.488 cartouches, soit 78 bandes de chargeurs. Enfin, les deux canonniers oeuvrent au bon fonctionnement du canon de 75 et de son magasin de 106 obus explosifs.

    Mis à l'épreuve au camp de Champlieu et dans les combats de 1917, le Saint-Chamond s'avère également un mauvais rouleur en terrain bouleversé. Ses déraillements et la casse des trains de roulement sont fréquents. Aussi, il ne parvient que trop rarement à franchir les tranchées de plus de 1,80 mètres.

    Bien qu'un peu compliqué à piloter avec toutes ses commandes, il se distingue en terrain peu tourmenté par sa facilité à gravir les pentes, la puissance, la souplesse de ses moteurs et sa facilité à manoeuvrer sur place.

    Par rapport au Schneider, l'intérieur est plus confortable pour l'équipage. Il est plus spacieux, électrifié et la visibilité extérieure, relativement bonne, est appréciée des servants.

    Condamné comme instrument de combat en guerre de position, il trouve ses marques dans les contre-offensives de la guerre de mouvements.
     
     

  • Page 100 - L'opération du 9 juillet 1918

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    [...] Chèdeville ajoute : "Il faut attaquer au petit jour et renvoyer les chars vers l'arrière une heure après le début de l'opération, aveugler les observatoires ayant des vues directes sur le terrain d'attaque par l'utilisation de fumigènes, neutraliser l'artillerie ennemie, accompagner les chars et l'infanterie par un barrage roulant [de l'artillerie], avoir une protection aérienne et un entraînement spécifique pour les troupes devant accompagner les chars." [...] 

    Page 103 - L'exécution de l'attaque

    À 3h20 du matin, l'obscurité est à son comble, la météo est défavorable et le ciel est couvert au point d'empêcher l'apparition des premiers rayons du soleil.

    Les chars vont donc devoir se diriger avec l'aide des combattants qui ont suivi une formation spécifique d'attaque en collaboration avec les blindés.

    Devant Gournay-sur-Aronde, le 404° RI s'enfonce rapidement dans les lignes adverses. Quelques chars sont retardés par l'obscurité mais finissent par rejoindre l'infanterie à temps. D'autres tombent en panne, c'est le cas de celui de l'adjudant Chevalier (char n° 61287) qui reste dans un trou d'obus.

    Néanmoins la surprise chez l'ennemi est totale sur le front du 404° RI qui, à l'aide des lance-flammes, nettoie le terrain devant la ferme Porte. Le char n°61285 du maréchal des logis Caron atteint le chemin creux, le longe en direction de Saint-Maur et réduit au silence l'ennemi. Il en est de même pour la 2° batterie du lieutenant Pichat (AS 17) et ses quatre appareils qui atteignent leurs objectifs et soutiennent l'infanterie dans sa progession.

    En à peine trois quarts d'heure, le 404° RI et l'AS 17 ont rempli leur mission. À 4h20, les sept chars en état de marche se replient et sont regroupés à Éparmont.
    [...] 
     

  • Page 108 - Les chars légers dans les opération du mois d'août 1918

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    Ce document est disponible (22,50€ port inclus) auprès de l'association Patrimoine de la Grande Guerre, M. Didier Guénaff, 24 rue du Chêne, 60138 Chiry-Ourscamp.
    © Ysec éditions, BP 405, 27404 Louviers Cedex.